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Le cannabidiol (CBD) est une substance active dérivée du chanvre (Cannabis sativa L.). Il suscite un intérêt croissant parmi les consommateurs tant au niveau alimentaire, nutraceutique que cosmétique. Le marché florissant du CBD en France profite de la position de premier producteur européen de chanvre du pays. Cependant, malgré cet engouement, la réglementation entourant le CBD reste stricte et complexe pour les fabricants et laboratoires.

Le CBD, une substance active issue du chanvre

Le cannabidiol, extrait du chanvre, est utilisé à des fins de bien-être ou médicales. Contrairement au tétrahydrocannabinol (THC), un composant psychoactif du cannabis, le CBD n’a pas d’effets psychotropes. Il est donc privilégié pour ses bienfaits sans les effets euphorisants associés au cannabis.

Le marché du CBD

Un marché en plein essor

En France, en tant que premier producteur européen de chanvre et troisième producteur mondial en 2020[1], le marché du CBD connaît une croissance significative. On estime que le marché du cannabis médical (hors fleurs à fumer) atteindra 300 millions d’euros en 2025, tandis que le marché des produits au CBD devrait atteindre 1 milliard d’euros[2].

On compte environ 1 500 boutiques spécialisées, 5 000 enseignes de grande distribution et plus de 15 000 pharmacies qui commercialisent des produits au CBD en France2.

Au niveau européen, le marché du CBD devrait passer de 450 millions de dollars en 2020 à 3,5 milliards de dollars d’ici 2025, avec le Royaume-Uni et l’Allemagne comme principaux marchés[3].

Une variété de produits à base de CBD

Le marché du CBD offre une variété de produits, notamment des compléments alimentaires tels que des huiles, des gélules, des comprimés gélifiés et des sprays, ainsi que des produits finis tels que des gâteaux, des boissons, des bonbons et du chocolat. Les produits alimentaires représentent 70% des applications du CBD2. Les produits cosmétiques à base de CBD, tels que les crèmes, les sérums et les baumes, sont également de plus en plus populaires.

Une réglementation stricte en France et en Europe

La réglementation entourant le CBD est de plus en plus stricte. En France, le CBD n’est plus considéré comme un stupéfiant depuis le 30 décembre 2021.

La teneur en THC dans la plante de chanvre et les produits dérivés doit être inférieure à 0,3 %, sauf pour deux médicaments autorisés.

Par ailleurs, le CBD est considéré comme un « novel food« , ce qui signifie qu’il ne peut être commercialisé sans évaluation et autorisation de l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA). Les allégations thérapeutiques (antalgiques, anti-inflammatoires, etc.) sont interdites, à moins que le produit ne soit un médicament.

Selon la Direction générale de l’Alimentation (DGAL), les compléments alimentaires contenant plus de 20 % de CBD et/ou une dose journalière supérieure à 50 mg sont non conformes.

Au niveau européen, le parlement européen a autorisé les produits au CBD dont le taux de THC est inférieur à 0,3 %, contre 0,2 % auparavant[1]. Aujourd’hui, 21 pays de l’Union européenne autorisent le cannabis médical ou de « bien-être »[2]. Certains pays imposent des limites maximales de THC, comme en Suisse, où la limite est fixée à 1 %[3].

Cependant, malgré les textes du parlement, les dossiers de demande d’autorisation déposés sont rejetés en vertu du règlement européen « novel food ». En effet, à l’heure actuelle, ces dossiers sont incomplets en raison de manque de données sur cet ingrédient. Ainsi, il n’y a donc dans les faits aucune autorisation de CBD à l’heure actuelle, de tout autre cannabinoïde, ni de produits contenant du CBD et/ou d’autres cannabinoïdes dérivés de Cannabis sativa L.

Cela explique que du côté des fabricants, les laboratoires français n’acceptent pas toujours de travailler avec les matières « novel food ». En effet, peu de sociétés prennent le risque de faire entrer sur leurs lignes de production ces ingrédients au statut règlementaire ambigu.

Des consommateurs souhaitant favoriser leur bien-être

En France, environ 6 millions de personnes consomment du CBD, la plupart étant âgées de 25 à 45 ans. Les consommateurs sont de plus en plus informés, avec 65% des Français ayant entendu parler du CBD en 2022, contre 55 % en mai 2021[1]. Les consommateurs utilisent le CBD pour favoriser le sommeil, gérer leur stress, soulager la douleur et améliorer leur concentration2.

Malgré la popularité croissante du CBD et son potentiel pour favoriser le bien-être, l’horizon réglementaire reste flou. Les fabricants doivent se conformer à une réglementation en constante évolution, ce qui peut représenter un défi pour le développement du marché. Il est essentiel que les autorités réglementaires continuent d’évaluer les connaissances scientifiques et les preuves concernant le CBD afin de mettre en place une réglementation claire et cohérente.

En conclusion, bien que le marché du CBD connaisse une expansion rapide et que de nombreux consommateurs cherchent à profiter de ses bienfaits, la réglementation en France et en Europe reste un obstacle majeur. Il est crucial de suivre de près l’évolution de la réglementation et de promouvoir la recherche et les études scientifiques pour éclaircir les questions entourant le CBD. Seule une réglementation claire et bien définie permettra de favoriser un marché du CBD sûr et prospère, répondant aux attentes des consommateurs tout en garantissant leur sécurité.

[1] Nicolas Authier, Le petit livre du CBD, 2022
[2] UIVEC, Bilan 2022 et perspectives réglementaires pour le CBD en 2023
[3] Tipasa, CBD Market in Europe, 2021
[4] Réforme de la Politique Agricole Commune (PAC), adoptée par le Parlement le 23 octobre 2020
[5]Toute l’Europe.ue. Les législations sur le cannabis dans l’Union européenne. 2023
[6] Office fédéral de la santé publique, OFSP, Cannabis
[7]« Étude IFOP pour Atelier Populaire par questionnaire auto-administré en ligne du 1ᵉʳ au 8 juin 2022 auprès d’un échantillon de 1000 personnes représentatif de la population française âgée de 15 ans et plus résidant en France métropolitaine.